Voici une sélection d’ouvrages parlant de la Protection de l’enfance Il s’agit pour la majorité, de témoignages :
- CERRADA Christine « Une justice sous influence (2023)
Savez-vous que votre enfant peut vous être enlevé parce que vous l’aimez trop, parce que vous êtes en conflit avec votre conjoint, victime de violences ou simplement parce qu’un motif aura été » trouvé » par les services sociaux ?
Le placement d’un enfant est de plus en plus fréquemment décidé par la justice pour des motifs qui n’ont rien à voir avec un danger, et de très nombreux enfants sont retirés à leur famille aimante et bientraitante. Le placement des enfants est aussi la double peine des femmes victimes de violences conjugales, ou des enfants victimes d’inceste. La CIIVISE, le mouvement #metoo ont mis en lumière le faible poids de la parole des victimes.
Pour la première fois, une avocate dénonce ce fléau, à l’origine de véritables drames : le placement abusif d’enfants. À travers des récits de dossiers typiques et l’analyse des influences qui s’exercent sur un système judiciaire dépendant des services sociaux, elle pointe du doigt des dysfonctionnements majeurs affectant la protection de l’enfance. Dotée d’un budget de plus de 8 milliards annuels, l’intervention majoritaire d’acteurs du secteur privé introduit dans ce système socio-judiciaire peu contrôlé une inquiétante notion de rentabilité.
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- DESCHAMPS Laeticia » La vie en miettes » (2022)
Victime de violences conjugales, Laëtitia sollicite l’aide des services sociaux. Après cinq ans de lutte judiciaire, une juge confie les enfants au père maltraitant. Cette décision injuste et inconsciente retentit en elle comme une profonde trahison de la part de la justice. Séparée de ses enfants pendant de longues années, elle en garde une déchirure inoubliable. Dans La vie en miettes, elle relate les multiples turpitudes qui ont marqué cette période de sa vie.
- BERGER Maurice « L’échec de la protection de l’enfance » (2021)
Deux cent soixante-dix mille enfants et adolescents sont concernés en France par le dispositif de protection de l’enfance. Ce dispositif est souvent inefficace et même très nuisible ; il repose depuis des décennies sur deux règles implicites : ne pas évaluer les résultats, c’est-à-dire l’état des enfants dont il est supposé favoriser le bien ou le mieux-être et de ne pas prendre connaissance des nombreux travaux qui démontrent qu’on peut mieux faire.
De fait, nous ne sommes pas en retard sur d’autres pays… nous sommes sur une voie différente avec une idéologie bien ancrée, hors réalité : celle du maintien du lien familial à tout prix.
- MARTY Hakan « Enfant mal placé » (2021)
Enfant mal placé est le récit poignant d’une famille placée sur trois générations. La grand-mère, la mère et ses cinq enfants ont ainsi été placés dans des pouponnières dès leur naissance puis des familles d’accueil. En 2018, en récupérant son dossier de l’aide sociale à l’enfance ainsi que celui de sa mère, Hakan Marty prend conscience de l’immense tragédie que sa famille a vécue, des maltraitances qu’il a subies et qui étaient enfouies dans sa mémoire.
Confronté à de nombreuses zones d’ombre qui l’obsèdent, l’auteur enquêtera pour retrouver son père géniteur, les amis de sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère pour connaître l’origine de cette tragédie.
Seule sa rage de vaincre et de casser sa destinée lui permettront de s’en sortir, de réaliser des études pour s’occuper des enfants maltraités ou abandonnés, comme lui.
Hakan Marty, 28 ans, est aujourd’hui éducateur spécialisé et directeur de colonie de vacances.
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- ROUIRIA Aude « Larmes de sang » (2019)
Née le 7 septembre 1968 à Carcassonne, Aude a vécu avec ses parents jusqu’à ses 6 ans et demi – âge auquel elle sera arrachée à sa mère et confiée à une famille inconnue, les Rouairia, auprès de qui elle restera deux ans avant d’être placée dans une famille d’accueil.
Lorsque, à 18 ans, elle accède à son dossier, elle est stupéfaite : son acte d’état civil indique qu’elle est véritablement la fille des Rouairia. Comment cela est-il possible ?
Il lui faudra plus de trente ans d’investigations pour connaître la vérité :…
- DUROUSSET Adrien « De foyers en cités, itinéraire d’un abandonné de la République » (2019)
Quel avenir pour les jeunes placés en foyer et les jeunes des cités ? Après quatorze années passées entre les mains de l’Aide Sociale à l’enfance, Adrien se retrouve livré à lui-même à sa majorité. Une fois obtenu son bac pro, il doit se lancer seul dans la vie active.
Ses premiers pas le conduiront vers une banlieue du sud de la France. Il y découvre ses nouvelles conditions de vie – gérer un budget, s’occuper du quotidien, première expérience professionnelle – en même temps que la vie de cité, où règnent chômage, insécurité, trafics, règlements de comptes et radicalisation. De rencontres en discussions, Adrien se rapproche peu à peu de ces jeunes fracassés. Sans repères ni famille, il côtoie l’extrême violence de certaines banlieues, territoires gangrénés que la République a désertés.
Face à l’inertie des pouvoirs publics, où trouver la force de ne pas sombrer ?
Jeune placé, adolescent au parcours chaotique, puis banlieusard – comment faire mentir les statistiques qui vous collent à la peau ? Comment arracher l’étiquette que la société vous impose ?
Entre lutte et résilience, le récit choc d’une jeunesse en perdition.
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- LANDRY Jeanne « Enfants placés Enfants sacrifiés ça suffit ! » (2017)
» Mon histoire est celle d’une jeune grand-mère à qui, un matin d’hiver, on a arraché ses deux petits-enfants. Ma vie et la leur ont basculé dans une réalité insupportable lorsqu’une décision de justice a ordonné leur placement dans un foyer de la protection de l’enfance. Malgré ma demande d’être désignée »tiers digne de confiance », la juge en a décidé autrement. »Vous n’êtes QUE la grand-mère… », m’a-t-on dit. Oui, mais je suis et je resterai LEUR grand-mère ! «
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- DUROUSSET Adrien » Placé, déplacé. De familles d’accueil en foyers, le combat d’un enfant sacrifié » (2016)
Adrien a cinq ans lorsqu’il est confié aux Services de protection de l’enfance. Pendant quatorze ans, il sera balloté de familles d’accueil en foyers, jusqu’à ses 18 ans – âge fatidique où les enfants placés se retrouvent livrés à eux-mêmes.
Angoisses, troubles psychiques, échec scolaire, maltraitance, tentative de suicide… rien ne lui a été épargné. Pourtant, Adrien a préféré faire de son histoire un combat. Au terme de ce témoignage exemplaire, il livre des propositions concrètes – et soulève notamment la question de la responsabilité parentale – afin de préserver les enfants placés des dérives des dispositifs d’accueil actuels.
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- ROUX Frédérique et CHATANAY Olivier « L’envers du décor – Brève histoire d’une directrice de maison d’enfants » (2014)
Olivier Chatanay et Frédérique Roux ont privilégié l’écriture d’une fiction à celle d’un témoignage direct pour partager le plus largement possible, y compris avec un public non spécialisé, un point de vue sur les risques de dérive d’un fonctionnement associatif dans le secteur de l’éducation spécialisée. Ils proposent au lecteur de suivre dans ses premiers pas, et sur une durée d’un an, la prise de fonction d’une directrice de maison d’enfants à caractère social : Mathilde Vergeoise. En plus du travail conduit auprès d’enfants en difficulté, le lecteur découvrira peu à peu une autre facette des enjeux auxquels Mathilde Vergeoise devra faire face.
- LOUFFOK Lyes et BLANDINIERES Sophie « Dans l’enfer des foyers » (2014)
« Nous sommes des enfants de l’Aide sociale à l’enfance. Des parents, nous n’en avons plus, ou des cassés, qui ne peuvent pas faire le boulot. C’est donc dans le giron de l’État, censé être un ami, que nous atterrissons, avec un numéro de dossier. Et là, c’est pire. Les absurdités du système, ses violences caractérisées, son fonctionnement impitoyable n’éduquent pas, mais brisent et dérèglent. Au point que nous devenons mauvais, des cas sociaux, le rebut de votre société dans laquelle nous n’avons pas les moyens d’entrer. La plupart du temps, c’est statistique, nous finissons mal, dans les prisons, sur les trottoirs, dans le djihad… Cinq des terroristes qui ont frappé la France récemment étaient issus de l’ASE. Un chiffre implacable, qui prouve qu’il faut s’intéresser aux enfants placés avant qu’ils ne deviennent des monstres… »
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- LAINE Bernard et RIGUET Alexandra « Enfants en souffrance…la honte » (2014)
« Nous n’assurons plus la sécurité des enfants dont nous nous occupons… Ils sont en danger dans nos foyers ! »
Ces propos glaçants sortent de la bouche d’éducateurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), censée protéger les enfants lorsque leur famille n’est pas en mesure de s’occuper d’eux. Ainsi, en France, des enfants sont maltraités alors que l’institution est supposée les protéger !
Ici un pédophile, déjà condamné, engagé comme veilleur de nuit d’un foyer hébergeant des enfants. Là un travailleur social qui perd le contrôle de sa Ferrari avec 1,58 g d’alcool dans le sang, tuant ses deux passagères de 15 et 16 ans, dont l’une placée chez lui par les services sociaux. Là encore le directeur d’une association en charge de quelques foyers qui touche plus de 9 000 euros de salaire net par mois auxquels s’ajoutent des milliers d’euros de frais personnels payés par l’Aide sociale à l’enfance…
Notre pays dépense plus de 7,5 milliards d’euros pour la Protection de l’enfance. Où va vraiment l’argent public ? On parle de 200 000 professionnels pour s’occuper de ces enfants, mais ceux qui sont sur le terrain se plaignent du manque de personnel et de moyens. Comment expliquer et tolérer que sur les 150 000 d’entre eux qui vivent dans des foyers ou des familles d’accueil beaucoup finiront à la rue ?
Ce livre, résultat de plusieurs années d’enquête, est un SOS en faveur des enfants fragilisés, en détresse ou à l’abandon, plaie à vif de notre société dont trop d’indifférence et d’intérêts conjugués continuent de masquer l’existence.
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- DUMONT Elina « Longtemps, j’ai habité dehors » (2013)
« Enfant de l’abandon, adolescente fugueuse, femme de la rue. J’en ai bavé, pourtant je m’en sors, et je n’en reviens pas. Je raconte ma longue nuit. J’ai parlé, souri, dragué, emballé, couché : juste pour trouver un lit. J’étais dehors. Il fallait bien que je trouve un chez moi. […] J’ai des dents blanches, un sourire engageant, je n’ai pas l’air d’une fille de la rue, d’une « SDF » comme on dit. Ma mère était un danger pour ses enfants. Elle buvait, elle était psychiatrique. J’ai été placée, tôt, chez la mère Trognon, au milieu des vaches, des prés et des forêts. La mère Trognon accueillait comme moi des enfants de la DDASS. Dans le village, des gens ont abusé de moi. Je ne savais pas, personne ne m’a rien dit, je croyais que c’était normal. À 15 ans, j’ai grimpé le mur et j’ai fui, direction Paris. J’ai atterri dans un foyer. Monsieur Jacky m’a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j’allais percer comme danseuse. Dans la rue, c’est sans limites. J’ai eu le nez dans la coke, j’ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l’hôpital, […] c’est le luxe des gens de peu. Mes amis de la rue m’en ont beaucoup appris : « Neuneuil », « Darty », « Zonzon », « la Fiole ». […] Je ne les laisse pas tomber, c’est un peu ma famille. Dehors, tu n’as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd’hui, je me suis reconstruite. J’ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j’ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu’elle y a vécu. »
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- AUBERT Coralie » Souvenirs et itinéraire d’un gosse de la DDASS » (2013)
Oser se lancer dans un récit de vie est toujours une aventure étonnante ! Celle qui vous est contée ici est au coeur du cheminement, chaotique, d’un travailleur social singulier. Les déchirures, le placement, la nature, la déviance, les rencontres, la rage… sont les principaux ingrédients de ce témoignage qui se lit comme un roman. Une vie aigre-douce aux souvenirs parfois amers, mais toujours emplis d’humanité et de respect. Un parcours qui offre à tous les enfants placés d’hier et d’aujourd’hui, et à tous les travailleurs sociaux de demain, une porte ouverte sur des possibles.
Cet ouvrage s’adresse aux professionnels de l’accueil familial mais aussi aux formateurs ou à toute personne curieuse de la façon dont les expériences humaines peuvent influencer le destin professionnel d’un être humain.